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Pêcher au lac de Nisramont

15
Mai
2019

Par 15 mai 2019 Catégories Nature Pas de commentaires

« Le poisson que vous remettez à l’eau est un cadeau que vous faites à un autre pêcheur, tout comme il s’agit peut-être d’un cadeau qu’un autre pêcheur vous a fait »

Lee Wulff, pêcheur sportif américain  (A Handbook of Fresh Water Fishing, 1939)

© FTLB/ P. Willems

La Fédération des Pêcheurs de l’Ourthe (FPO) est née en 2016. Cette  jeune fédération regroupe les 36 sociétés de pêche actives tout au long du parcours de la rivière : une excellente initiative de travail en concertation pour une meilleure gestion piscicole de l’Ourthe, dans le respect de son biotope et de son environnement. Nous avons rencontré Alain Georges, vice-président de la FPO. Jeune retraité de l’armée, il y consacre une belle énergie tout comme à la Société de pêche “La Rousse” de Rendeux, dont il est le secrétaire.

« J’ai pêché avant de marcher », nous dit-il. Il en sourit mais quand il nous parle de pêche, de l’Ourthe, du Lac de Nisramont, c’est clair, instructif et passionnant, pour le profane comme pour le connaisseur.

Alain Georges

 Eaux vives, mixtes ou calmes ? Petit rappel.

L’Ourthe se divise essentiellement entre ses eaux vives (de ses sources jusqu’au Pont de Jupille à Hodister/Rendeux) et ses eaux mixtes (du Pont de Jupille à la confluence de l’Ourthe avec la Meuse). Deux types d’eaux, des espèces de poissons différentes, c’est aussi deux réglementations, les pêcheurs doivent le savoir. Les eaux vives sont avant tout des eaux à truites, les eaux mixtes, comme leur nom l’indique, recèlent plus de variétés. Notons encore que seule la partie de l’Ourthe en amont du Pont de Jupille est classée en zone navigable. C’est sur ce tronçon que l’on pouvait voir autrefois les “bêtchettes” (petites barques à fond plat) tirées parfois par des chevaux de trait, pour le transport de marchandises. Il n’y a qu’une seule aire d’eau calme sur tout parcours de l’Ourthe : le lac de Nisramont.

© FTLB/ P. Willems

Quand Alain évoque le lieu, ses yeux brillent. « Depuis tout petit, je fréquente les rives du lac de Nisramont. Avec toute la famille, grands-parents, parents, enfants, nous allions souvent y pêcher. Nous descendions par la nasse d’Engreux (Ourthe orientale) ou celle de Warempage (Ourthe occidentale). Il fallait marcher longtemps, puis nous nous installions au calme pour toute la journée. C’était extraordinaire… »

© FTLB/ P. Willems

Le lac de Nisramont, c’est une belle étendue d’eau calme mais assez peu fréquentée par les pêcheurs jusqu’ici. Pour quelles raisons ?

« Les berges du lac sont abruptes et peu praticables, cela crée une véritable difficulté. Mais ce désavantage peut être vu comme un avantage ! Le pêcheur aguerri, amateur de calme, est ici au paradis… Un autre frein à la pêche, c’est l’appauvrissement de la faune piscicole du lac survenu au fil du temps. Il y avait peu de variétés de poissons au départ. Dans ce milieu fermé, sont apparues consanguinité et dégénérescence des espèces présentes (nanisme, etc). Enfin, la prédation importante du grand cormoran noir, ici comme ailleurs sur l’Ourthe, présente une problématique supplémentaire. »

La FPO a-t-elle des projets pour remédier à ces difficultés et rendre le lac de Nisramont plus attractif pour la pêche ?

« Bien sûr ! Nous avons un programme de rempoissonnement, en douceur, avec plusieurs espèces, toujours dans le respect du biotope. Environ 60 brochets (75 kg) ont été déversés dans le lac en 2017, ainsi que des gardons, des carpes et des truites arc-en-ciel, une variété de truites qui résistent mieux à la chaleur et qui, en ce milieu fermé, ne se mêleront pas aux truites indigènes de nos eaux vives, les truites Fario. Pour faire face à la prédation des cormorans, nous espérons une autorisation du DNF pour une régulation de ces oiseaux sur le lac. Pour offrir des zones de repli salvatrices pour les poissons, tout particulièrement en période de reproduction, 20 “cages refuges” ont été installées en 2018. 20, ce n’est pas suffisant, il en faudra d’autres par la suite. Enfin, nous essayons d’obtenir une plage horaire supérieure (en mois et heures) pour la pêche en barque sur le lac, tout cela en concertation avec les autres acteurs du lieu, toujours dans un esprit de préservation et conservation de la nature avant tout. Il y a également le projet Riveo (pêche au carnassier) auquel nous collaborons. »

© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ F. Lutgen

La pêche prônée par Alain Georges est le “no-kill”, une technique de pêche sportive où le poisson attrapé est ensuite relâché avec précaution.

Découvrir en vrai

www.pecheurs-ourthe.be

 

« Un jour, mon grand-père avait décidé de passer la nasse en rive droite alors que le reste de la famille avait choisi la rive gauche, juste en face. Nous nous voyions mais par les chemins pour accéder à chaque rive, cela faisait pas mal de kilomètres. A peine installés, nous avions réalisé que la famille avait tout le pique-nique alors que notre grand-père avait le thermos de café. Je fus désigné pour opérer les transferts d’un côté à l’autre, par les sentiers. Quelle fierté pour le gamin que j’étais ! »

 

 

© FTLB/ P. Willems

 

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